In French
L’exercice professionnel de l’architecture à Montevideo s’est progressivement affirmé en établissant une ligne de démarcation avec les pratiques de l’architecture courante, notamment dans le domaine de l’architecture domestique, où des constructeurs répondaient à la plus forte demande dans le cadre des projets d’extension urbaine. Ainsi, le discours officiel fait état d’un milieu polarisé : d’un côté, l’architecte qui conçoit une pièce unique à partir d’un savoir et d’un statut légitimés par l’Institution, de l’autre, des constructeurs-promoteurs qui produisent, à partir de plans-type, des réponses adaptées aux besoins matériels et symboliques d’un groupe social. Les oeuvres qui en résultent sont bien évidemment de nature différente. Or, si l’on regarde de près les processus de projet qui animent l’une et l’autre démarche, il en ressort une manière analogue de s’approprier et de retravailler des références architecturales d’origines diverses. Cette contribution a pour objet de révéler, à partir de l’analyse de deux maisons emblématiques, la maison Vilamajo et la maison Bello, conçues toutes deux en 1930, l’un des devenirs du système Beaux-Arts dans le contexte de sa migration, à savoir, son appropriation par les milieux savants mais aussi par les pratiques de l’achitecture courante. Je propose de montrer que si les commanditaires, les enjeux et les discours invoqués -académique ou commercial- ne sont pas les mêmes, si la dimension critique est absente dans l’architecture courante, les opérations projectuelles qui en sont à l’origine transposent -de façon spécifique une même méthode, que le système Beaux-Arts a appelé, dans le contexte de l’éclectisme, composition.
In Spanish
El ejercicio profesional de la arquitectura en Montevideo se afirmó progresivamente estableciendo una línea de demarcación con las prácticas de la arquitectura corriente, en particular en el campo de la arquitectura doméstica, donde los constructores respondían mayoritariamente a la demanda en el marco de los proyectos de extensión urbana.
Es así como el discurso oficial da cuenta de un medio polarizado: por un lado el arquitecto, que diseña piezas únicas desde un saber legitimado por la Institución, por otro, constructores promotores que producen, a partir de planos-tipo, respuestas adaptadas a las necesidades materiales y simbólicas de un grupo social. Las obras que de ésto resultan son evidentemente de naturaleza diferente. Sin embargo, si se examinan los procesos proyectuales en uno y otro caso, se observa una manera análoga de apropiarse y de reelaborar referentes arquitectónicos de origen diverso.
Este trabajo tiene por objeto el revelar, a partir del análisis de dos viviendas emblemáticas, la Casa Vilamajó y la Casa Bello, ambas realizadas en 1930, uno de los devenires del sistema Beaux-Arts en el contexto de su migración, a saber, su apropiación por parte de los medios académicos pero también por parte de las prácticas de la arquitectura corriente. Intentaré demostrar que si los comitentes, los objetivos y los discursos invocados -académico o comercial- no son los mismos, si la dimensión critica está ausente en la arquitectura corriente, las operaciones proyectuales que las originan transponen -de manera específica- un mismo método, que el sistema Beaux-Arts ha dado en llamar, en el contexto del eclecticismo, composición.